20110821





qui langue 
décompose
épouse
horizontal
pied plat danse sans doigts




Fabrice Charbit

heure encore où
les oiseaux taisent
jour bleu 
paupières de rosée
chutées d'entre brumes






Fabrice Charbit
illustration Rachel Dano
Dernier mégot à la naissance de
l'humide


au creux bleu rose du 
sans nuage


le vide
au hamac


Fabrice Charbit

20110819

Plage

extrait de "Segments Spirituels"


Reflux géométrique de la dune
Inversion des vagues
Lumière des corps

Chimie de la tresse
dans l’invisible errance de l’éclat


Tu te frayes un chemin tout au sommet de la montagne  
porté par la violence
qui te noie

Un ventre-hélice au désir stable
croise au lointain les impalpables
La mer est sa profonde voix


Des langues de blocs verts et noirs
s’entassent
et endiguent le soir Tout ce diaprement
Tout cet océan

Chaque ouverture est une impasse
et nous ramène au monde, là

Dans une plénitude passagère qui fait trou
un médaillon porté au cou
une autre langue vertébrale


Les mains tendues palpent parfois
ce qui pointe un regard
là dans de touts petits cailloux

Un horizon perlé referme tous les arcs en ciel

Alphabets de bâtons nuages

Les sémaphores vagabondent
les berges dansent sans vouloir
aux vastes infinis possibles des limites
de ce parloir


Toute l’eau de la mer
ne suffirait pas

(A) éteindre la braise
que je porte en moi



Jean Yves Roques

Les genoux en feu

extrait de "Segments Spirituels"

Les genoux en feu
En montagne d'os
Au lit de son corps
Il se voit se voir
Di sotto in su
Plongée de miroirs
Levé de rotules sur glace

Complétement dévaluée
La vie dévisse sous les rails
La lune monte des sous-sols
Toutes les façades sont bues

Rien ne s'accroche aux reverbères
Juste un oeil-oeuf qui tend l'oreille
Dans la trappe du grand jour

Effondrement paradoxal
Couronne inverse du parcours
Perle accouchée entre les barres du
=  (signe "égale")

La joie clâme sous l'ossature
Neptune Minos
Ces voiles blanches sont pour vous
Et pèsent au creux de vos mains dures
A muscle-demeure
En langue de fou

En processions dans l'intervalle
qui passent dans la cavité
Entre la palme et l'horizon
Baroque d'un demi soleil

Il n'y a que le là  
Et sa puissance répulsive

Tout s'éloigne à jamais

Dans l'entonnoir des continents
Et la cornée d'une béance
Sourire de l'impermanent
J'habite dans ma propre absence
Et la matière faisant trou                                                      

Le grand os tournoie dans la moire
Les fenêtres s'ouvrent
Des coeurs se balancent
Et le sang laisse choir
Ce qui parfois s'anime pour toujours

Lentement le monde épaissit les formes s'enchainent

Ô ma bien aimée c'est toi la fontaine tu es
La source où je danse
Et je remercie
De t’aimer



















Jean Yves Roques
illustration Rachel Dano

20110814

POEME-PORTE



écrit sur un mur à la mi-mars 2011



Lap tour épo sou verrou on les a

Pendu descendu au trop peu carte épars le cri le
 

coin-écu écoute



La porte s'ouvre à tous les sons

la porte parle et se répand elle écoute dans les ruelles

un sang filé de bouche

en bouche d'hirondelle jusqu'aux tessons brisés

aux gouffres de l'azur

elle porte le nom d'un amour



Elle, porte, ateka

elle porte à tes caresses un fleuve qui se dresse en labyrinthe

un grand lac d'Avalon perçu en haut des autoroutes

au vol des oies sauvages

un navire s'éloigne

projette ses spirales aux 4 têtes de la mer

il s'élève la nuit au dessus des montagnes

enroule ses bobines et creuse au fond de l'océan

ses déchirures

le mystère



et des visages sur les pierres

accourent aux marches d'un sourire



Horizon vertical

elle    porte    la ramure articulaire du jardin le plus compact

help

et réveille ce qui dort

exorte quand le ciel implose

dans le souffle un ventre en sacrifice

ouvert atomisé dans le scintillement des ondes

lumineuses

raréfiées

dans un bris de serrures

aux lentes heures de cristal



Nous arrivons dans ce présent en face de l'étoile

sur des lignes de sursaut

Flûte nay bansouri juchés sur des troncs d'arbres au front d'une boutique

Ouvrez clés musicales des fontaines de feu d'air des colonnes-vibration

où les enfants déversent un flot-épi de tresses

fraternelles

vertébrales



Notre corps réuni c'est un

Coeur creusé d'un vase c'est un

Corps qui s'appuie aux gènes

de l'inépuisable



La rue est un tambour qui ne bat plus

Les pinceaux tracent des flux

la charrue se promène sur la glotte la baleine

abrite l'espace possible sur la cible

sont nos actes

la terre redevient la graine

une pépite de cola qui régénère

le langage

absorbe la matière

humaine de long en large

en spirale de haut en bas



La roue L'art ou la

Rouya la roue

en escalier

qui forme sphère autour d'un mât



à la conquête des poussières

enroulées en tubes

en touffes d'aiguilles en crosses de gypse



pylore magnétique au plasme des formats



Peut être est ce un ballon pendu aux ailes du hasard

ce chiffre au dessus de nos têtes

peut être

est ce une pierre ouverte comme un fruit

cette ligne tendue entre les 2

moitiés du vide



Crinière insaisissable

Cervelle de licorne

c'est l'ovaire de sang électrique

la trompe déployée dans un fluor spirituel

en bouche de bâton

troué dans le désir

de souffle d'une

sarbacane



Un boyau qui se tord

dans la lumière acide le dehors

devient dedans

le fond de la grotte s'échappe

en équilibre sur un grain

de suie que disperse un

éclat de rire

sur la pointe

de la hampe

d'une plume

de diamant

la porte (ouvre) sur le vent

Jean Yves Roques

FLUTE DE MES OS




Laquel de mes aucuns

joue

de la flute mais oh quel

afflux de mes joues quel

joute

au delà de de kel

flux

kun jou la zo mé te mé

joue de la flute

quelqu'un

joue de la flute

de mes os

tirant sur la corde sous la grille

dans la lumière des nations



Au fond de la mer la ville d'argent

en nasse de sable s'effondre

s'effrite le nombre

un mot fait surface

d'un revers de papillon



Prés d'une dépouille

en dune pourprée des oiseaux se massent

des sentinelles de regard se postent au centre

d'horizons

ta chevelure me fait face



Tous les im

mobiles immeubles

les email bleus les meules blémies

les mille zamis sous les meubles tous

les immeubles sont dressés

dans une

flute de mes os

dans une nudité de crainte

un oubli hélicoïdal



Des trombes de pierres

en tombe raison



Des parfums neutres tirets blancs en pare-feutre sur les bancs

transportent une chaleur une dilatation

apporte tout l'amour de ces peuples lointains

pour les terres nouvelles



Dialogue intense étonnement

les premiers livres fleurissaient

en tiges d'éclats de métal

antiques neiges de cristal

le futur avait tête d'homme

tête de monstre

en prise, animal !



Des patrouilles issues des fôrets

comme un torrent peuplé d'oiseaux

zigzaguent en vrille sur les cîmes

En friche sur les rimes

gazouillent au peuple

de mes os

ils partent à la recherche tous les soirs

de lampes de formes de

lents pas de flaques

de vive lumière de

lampes de

formes nouvelles


Antennes de fixe Suture attentive

Je vis dans le ciel je vis sans

sans armure aux ailes du vide

Et chavirant de tes sourires

aux portes de mousse et de cuivre



un verbe émerge du soleil - attends

ne creuse ne troue ni ne perce

accompagne seulement



Et mille et une intense intention spirituelle

explose en matière en flaques d'eaux vives

Orphée des vertiges

et verse et voltige

offrant des vertiges

de joie





  






Jean Yves Roques
illustration Rachel Dano

20110810

Zacondé mata vichnous







extrait
Tof m’énerv’ a l’algazie ! Zacondé mata vichnous ! Roba seletium accreditur la manœuvre en soudard ! … et qui viendra comme équidé dira … savons pas … sommes à cheval sur l’aveu … galop troppo maestoso … on débrief en bas … du rare … de l’épiphénomène comme Céline eut cru … à l’impro tissage on verra les mieux cousus … le scalp des linguistes au bout des pouèm’ … on verra ! … yo pi dou pi da ! … ça com’ la vérité des sots … c’est si long d’accrédir ce que c’est … le bras du corps qu’on a porté dans la nuit …loin … longtemps … Bastille devant … couru d’avance … brandi à ta santé … aveugle mu par qui vient … est agi de là … d’la gueule … lettre à son corps qui parle … « je suis celui qui sait au péril de sa nuit ». Insomnie. … rêve debout … passage à tabac : les cigarettes parlent aux poumons (bruitage bouche inspir/expir) … la grande permutation aura lieu … les hommes même en cloque … ravis du dedans … empêtrés dans leurs voies pénétrées … par ouille ? … laboureur labouré … les sentes glorieuses de la promiscuité ouvertes … poui !… qui poui puira ? … dit-on … emplissons-nous d’ouverture … allons de l’arrière … affectons d’en être pas, plus, pour ou contre toi … qu’importe … un seul écart et c’est toute la mer de soi qui s’en va … qui nous noie … retranché du grand bordel la dialectique barbotte … petit bouchon rêveur … sans plaque d’immatriculation … illusion aux petits lardons, sans goût … ni dégoût … existentielle malgré elle … ce qu’on sait nous ignore … la solitude vient de là … une indifférence ontologique … désastre des astres … on est mal coté dans la Grande Ourse … plus on l’approche, moins on la voit …Ah ! la science ! la tête dans la molécule pendant qu’elle nous enc. … la vérité est comme ça … bigbang badaboum … en attendant, le réel s’en met plein la fouille … il surfe sur notre incomplétude … peut-être même que ça l’excite … ce qui existe excite le réel … manœuvre dilatoire : la folie … mais les parois sont lisses … on s’accroche aux branches basses, comme les saints … tout est parabole … on ne dit rien parce qu’il n’y a rien à dire « exactement », c’est autre chose … on en vit … les doigts dans la serrure … tu respires à peine sous le poids du monde … et tu t’atteins quand tu t’éteins (te te te ?… te te te te !) … allons bon y’en a qui chialent … mais c’est pour rire … histoire de pas mettre tous ses œufs dans le même concept … dévier les déterminismes … opacifier les vues … rendre … taveler … plûrer les torses … procéder à l’évitation des bas … aller au plus ample … annihiler l’annulant … l’étant fratricide … se payer d’opercule à boucher … de fente à découdre … le jouet plastic … l’hymen en polyuréthane … le torride à l’échasse … l’enduit au sillon et la terre en sautoir … yop yop yop … yopi ! … oualà ! ça rie dès lors … pour mouiller le sec faut bien








Patrice Cazelles

dessins de Sebastien Teisseire

ARGOTIE VI - Parfaire…




texte Patrice Cazelles,
illustrations Sebastien Teisseire



ARGOTIES II - Listing








texte Patrice Cazelles,
illustrations Sebastien Teisseire

ARGOTIES I - Elle parle la vieille









texte Patrice Cazelles,
illustration Sebastien Teisseire

20110806

os nu

Démembrez vous
laissez couler les os
de vos chairs
cernés indiscernables
ce que dansent nos ombres
ressac d'eau
os nu

os nu
tu saisis ton envers dans la pierre
l'arbre est toi tu n'es pas l'arbre
os nu

voyageur tranché
retranché
celui  qui apaise la faim
de la sterne du vacarme
de l'éclat de la bête
mange la bête en toi
ouvre les flux
rumine ressac d'os
os nu

entrez dans vos corps
le fantasme est collectif
n'appartient à personne
os nu
seul le rêve compte
pour qui ne s'illusionne

deviens forêt
par terre pierre et air
os nu le feu au dedans des eaux
os nu

entrez dans vos corps
os nu
passez au travers

dans la forêt des âmes qui parlent
je suis mon ancètre
la bête et l'éclat

os nu
je suis la branche
qui te couvre
qui te fruit
roi sans nombre



nous


os nu


Le Lunain 2010

20110805

De face de profil de trois-quart





   


    De face de profil de trois quart / indication / ne respirez plus / rachialgie diffuse / résultats / respirez / sur le plan statique / ne respirez plus / on note une attitude scoliotique / ne bougez plus / dorsolombaire à convexité / respirez / dorsale gauche / ne respirez plus et respirez / lombaire droite / tournez vous de trois quart / sans scoliose vraie / ne respirez plus / bascule droite du bassin, le membre inférieur / respirez / droit étant plus court / ne respirez plus / d’environ douze millimètres / respirez / tournez vous de trois quart dans l’autre sens / ne respirez plus / respirez / ne respirez plus / le mur postérieur est bien aligné / respirez / raideur sagittale cervico-dorsale / quand je bande je me pine le cerveau / ne respirez plus / sur le plan morphologique je suis pourtant bien constitué / respirez / au niveau cervical / j’ai mes dix orteils / ne respirez plus / intégrité des corps vertébraux / respirez / il me manque peut-être / les trous de conjugaison présentent / levez la tête, ne bougez plus / une dent  / un calibre normal / ne respirez plus / au niveau dorsal on note / quelques hémorroïdes voilà tout / respirez / un aspect très légèrement crénelé des plateaux vertébraux / tournez les pieds vers l’intérieur / ne respirez plus / dites je m’emmerde / dites épiphysose vertébrale ancienne a minima sans respirer ou en respirant les deux si vous pouvez / on ne note pas non plus de lésion vertébrale significative / respirez / ou l’inverse / au niveau lombaire / recommencez avec l’Iliade des sacro-iliaques à aspect flou mal défini des berges iliaques des deux sacro iliaques pouvant tout à fait être en rapport avec / ne respirez plus / une sacro-iliite / respirez / débutante.
       Rhabillez-vous.



Le Lunain 2001

photos Riew Van Leemputten +.

rue pavée




Rue pavée oblongue sale poisseuse ça mouille s’déroule tapis passants arbres béton aux mâchoires de verre galerie boutique clichés les pas tremblent tètent la flaque genoux hachés course lente encore chaque jour arbres gris pliés fêlure au ventre hier il a fallu rincer les oranges peaux vertes pelliculées moisissure rance rien frigo vide débranché placard inutile au frais les champignons envahissent dans le corps ? sont-ils anaérobies quel sol encore non foulé ? presser le pas sinon retard voiture ça sèche lui pareil l’autre bout même vil regard un deçà de lumière mains puantes noires à téter du cambouis sort de la clinique une opération délicate fatigue un corps entier à extraire d’un corps gras rouillé suintant des éclats limailleux elle croire - un regard à droite sec chaud froid qu’importe déjà tard ne s’arrête qui ? des yeux sans habits à toutes heures encore à gauche voilà l’esplanade pelouse râteau et biches il y a longtemps enfuies enfouies tombées habitantes des sols graveleux dévoreuses de racines gallinacés la géométrie se rompt couloir flux tendu ça circule ça roule les champs sont loin des portes closes il faut des codes et des copeaux de patience à longer ces arêtes émoussées de gorges fiévreuses les mâchoires de verre s’ouvrent ça sèche plus de pluie pour aujourd’hui des boulons y mettre les mains doigté douceur acre des graisses entassées pellicules stratifiées qui viennent enduire les doigts enlacent et brisent terribles la précision méticule et soins veste de cuir vite enfilée après passage des paluches savon huile lessive le truc peu présentable avec vieux velours côtelé grolles grotesques gorge écharpée pas le temps elle le sait elle croire - l’aimer l’attendre bientôt assise passer la porte voilà tabac café vieille éponge qui macère dans son jus tables qui collent la télé aphone éberluée ne sachant toujours rien pareille à eux assis terrassés acomptés coudes velus bières femmes rares cuirs jeans cannibales ou boulimiques au comptoir au détour les wc en bas un escalier s’assoie dame pipi improvisée entre deux états essoufflée ravie elle a de l’avance se sèche au chaud le froid mord bientôt il tourne à droite carrefour des lumières ployées vers la plaie perte de l’eau culasse sale effacer la farce graneleuse dévisse hisse un mandrin noir garni d’écoutilles crayeuses calcifiées à l’acier c’est là terrible offert aux affres abandon poubelle casse rien à faire broyer condamner peut-être encore un possible demander un patron voir demain il est tard y aller son rencard aimé presser le pas et pousser porte voilà tabac café vieille éponge hippique qui macère table télé aphone et chiffres dans l’ordre terrassé des coudes elle là assise devant rayon elle croire - le voir arriver dans bris de glace miroir manqué qui happe sa silhouette la relâche s’en défend se retourne le voir elle lui sec après la pluie échappé devant rayon se brise dans un salut l’absorbe lumière sans voir les chevaux courent mais s’oublient à leur trouvaille de l’un de l’autre lune soleil sur les émaux noirs assis devant café boire en silence se parler sourire calme elle sortir bientôt cahier sac lui tendre le velours sur la chaise s’échoue animé bientôt d’une vibration d’attente des poésies issues des poubelles sauvées pourquoi? elle lui montrer lui les lire et dorénavant tout a commencé. Il y a une tour fendue à Montemicciolini c’est la tour d’yeux sans foudre par l’orage qui ne tombe de son haut ils sont là sur cette photo entre deux pages pliées et ces mots qui disent les beautés de l’hivers et des cochonneries de poésie des fadaises fates et de feintes corolles lissées mots plats naïfs émerveillés mots natifs mal fanés qui prient des gloires idéales et éculées au fond du rade ils se hissent bientôt à la corde des phrases et c’est de lettres hérissées qu’ils corrodent l’avenir pactisent avec le sens et dans un sort se disent boire le filtre poison Triste et elle Iseult sans marc de passé défaite des feux du fidèle lui amant sec et glorieux lu à la tasse inversée dans les dégoulinures hâtives du café pluriel et Ariel et elle ils s’enchantent les chants dédoublés. La bicyclette armée de ruines échange la ronde course au vol des hirondelles plus de flics à vélo et un poisson-chat à place de tête c’est la dégringolade des hauts et l’emplumé triface qui désespère à boire son eau sale et lavasse de vieillard écoulée des histoires qu’ils se racontent aux images trouvées trouées.


Le Lunain 2002