20110911

Les petites particules


Partout il y a des petites particules, partout des petites particules, les petites particules sont partout éparpillées dans l’air qui les contient, l’air où se répandent des petites particules de toutes sortes, de tout acabit, les petites particules éparses, dans l’air, répandues partout éparpillées, elles ne sont pas toutes pareilles les petites particules, il y a des tas de sortes de petites particules, des petites particules qui sous l ‘effet du vent rendent les masses d’air mouvantes, changeantes, omnipotentes voir menaçantes suivant vers où le vent souffle, les traîne, les entraîne, les petites particules ont trouvé leur véhicule pour aller se répandre partout, partout où se répandent les petites particules, elles vont se promener les petites particules, elles vont s’allonger dans l’air mouvant,  se trimballer et se laisser trimballer partout et rallumer, dans leurs petits tours de petites particules, des tourments de toutes sortes suivant les chemins qu’empruntent les vents, suivant les chemins où vont les gens, les particules sont infimes parties du tout, sont parties de partout, partout où se passent des choses qui émettent des particules, des vents qui les promènent, des masses d’air qui les répandent, leur faisant oublier d’où elles viennent, les petites particules se mélangent dans de multiples courants d’air, dans des divans diverses et mouvant
que leur fabriquent les vents où elles se laissent aller les petites particules, elles se laissent aller partout où les vents les veulent emmener, les petites particules de l’arctique à l’antarctique s’assoient dans des courants d’air chaud ou froid, suivant leur poids et vapeurs d’eau et nuages blanchâtre et fumées noires et gaz volatiles. Les petites particules quand elles ne sont pas pleureuses ou peureuses ou pluvieuses, les petites particules sont heureuses, elles sont des minuscules parties du tout, elles chevauchent les vents, elles chevillent et articulent les masses d’airs, certaines petites particules, minuscules parties du tout répandu  partout, certaines petites particules sont dangereuses pour ce qu’elles rencontrent mais çà dépend quoi ou qui, mais de ces petites particules on en parle pas, c’est pas la peine puisqu’on ne les voit pas, elles se mélangent aux autres particules qu’on ne voit pas non plus d’ailleurs, elles s’y fondent et s’y confondent et même s’y noient, mais alors pourquoi penser à çà, c’est pas la peine, c’est pas la peine non d’y penser particulièrement à ces petites particules, laissons les aller, laissons les filer là où les veulent les vents, là où elles veulent, laissons les aller à leur devenir de particules, dangereuses ou pas elles ne cessent d’aller partout, partout d’où tout part tout le temps dans l’espace des vents les petites particules.


          Bruno Jouhet
çà va c’est vendredi, vendredi çà va mais pourquoi çà irait pas lundi, mais lundi c’est lundi, c’est comme un lundi, çà va comme un lundi, mais pourquoi le lundi ne serait pas justement comme un mardi, parce que mardi finalement, c’est pas si mal que çà vu qu’on avance dans la semaine et qu’on s’achemine vers vendredi et que vendredi çà va, mais si vendredi çà va parce que çà va c’est vendredi alors que deviennent jeudi et mercredi. Alors là on s’demande franchement on s’demande. En général le mercredi, on sait pas trop si çà va ou pas quant à jeudi ben on en parle pas parce que c’est jeudi, on s’demande jamais si çà va,, c’est plutôt rare le jeudi vu que le vendredi arrive tout de suite après et que le vendredi ben çà va c’est vendredi. Donc vendredi c’est pas comme un lundi, c’est vendredi alors on se sent moins seul mais c’est bizarre quand même parce que vendredi c’est vendredi. Çà vous rappelle pas un truc, vous, vendredi ? A oui c’est vrai, après vendredi ben y’a samedi, alors là samedi, oh là là, samedi alors là, samedi c’est quelque chose, parce que samedi c’est samedi quoi après quoi vient fatalement dimanche et alors là dimanche, ben y’en a qui disent qu’ils aiment pas les dimanches, ils ont horreur des dimanches mais pourtant dimanche c’est dimanche, c’est peut-être un jour comme un autre mais enfin çà dépend des dimanches parce que y’a certains dimanches. Enfin on va pas épiloguer sur les dimanches vu que le dimanche c’est déjà l’épilogue de le semaine alors çà serait redondant. Parce qu’après c’est pas fini non non c’est pas fini après y’a lundi qui revient et alors là et alors là pourquoi on ne pourrait pas dire que le lundi, çà va comme un dimanche, non c’est pas possible, le lundi çà va comme un lundi, mais comment il va le lundi, si on dit que çà va ben faut’l’dire vite, faut faire aller même si çà va pas, faut pas réfléchir, alors on dit çà va comme un lundi, et le pauvre lundi , ben on lui demande jamais ce qu’il y a dans ce comme, çà lui colle à la peau le lundi le comme alors que si lundi on va bien ben on dira jamais çà va comme un mardi parce que mardi c’est assez incertain, quant à mercredi et jeudi, alors là, c’est le trou noir, y’a plus de çà va ou çà va pas, c’est mercredi ou jeudi un point c’est tout. Mais aujourd’hui on est dimanche.



Bruno Jouhet

La société est un puzzle

         La société est un puzzle . Je ne comprends pas quel morceau je suis pour me mettre dans le puzzle, je suis une partie du puzzle mais laquelle, je ne comprends pas quel contour il faut que je prennes pour m’inscrire dans le puzzle, je ne peux pas penser le puzzle, je ne comprends pas les contours , je n’aime pas les contours, je ne sais pas ce que c’est que le contour pour savoir où je peux me mettre dans le puzzle, c’est fatigant de savoir quels seraient les contours de la partie où le puzzle pourrait me mettre parce que les contours bougent tout le temps, donc je ne sais où je peux me mettre et y’en a qui disent qu’il faut comprendre le puzzle et je n’aime pas les puzzles, les puzzles c’est carré ou rectangulaire, les puzzles c’est pleins de parties détachées qui s’emboîtent et je préfère ce qui se déboîte parce que sinon on est cerné par toutes les autres parties du puzzle, et après on se sent enfermé comme si on ne pouvait plus bouger parce qu’on s’enferme définitivement dans les contours que l’on s’est donné alors que l’on sait que les détours c’est mieux, mais alors on ne sait plus où se mettre parce que les autres ont tout fait pour se placer avec les contours qu’ils ont définis pour se mettre dans le puzzle, et après le puzzle est plein de parties  où chaque partie travaille à s’emboîter en dessinant ses contours, et alors les détours ne mènent qu’à comprendre que l’on a pas sa place dans le puzzle, et alors le puzzle a raison de dire qu’il n’y a que lui, et que les parties qui ne trouvent pas de places en lui sont de trop, sont parti de lui, et il n’y a plus de trous où elles pourraient se mettre, puisque les parties qui y sont, ont déjà fait leur trou et que le problème, c’est qu’il n’y a plus de trous et que donc il n’y a plus qu’à chercher les contours, et que chercher les contours dans l’absence de trous, c’est pouvoir se mettre nulle part tout en continuant à chercher les contours, alors que les contours ne servent plus à rien, si ce n’est que d’être des contours, des contours qui ne contournent plus rien, puisqu’il n’y a plus de parties que l’on pourrait contourner, et que donc on contourne l’absence de trous dans lesquels on ne peux même plus tomber, alors à quoi bon prendre des contours, contourner ce qui nous contourne puisque l’on a plus de contours dans l’absence de puzzle, et pourtant on continue à parler de contours alors que les contours ne seraient contours que pour contourner les contours des autres parties que l’on sait inexistantes puisqu’il n’y a plus de puzzle, et donc à partir de là, on ne sait plus où s’emboîter, alors on boite sans s’emboîter, ou on se déboîte dans le débat ou on se débat dans la boite qui s’obstine à nous enfermer dans ses contours de boite puisque pour être une boite, il faut des contours et donc on a rangé le puzzle dedans.   

Bruno Jouhet